Erna Metdepenninghen, présidente d’honneur de notre Union de la presse musicale belge, née à Gand le 18 septembre 1942 et y décédée le 6 mars 2025.
C’est avec une grande tristesse que nous devons nous dire au revoir à notre bien-aimée présidente d’honneur Erna Metdepenninghen, qui a tant compté pour notre association.
Elle a toujours aimé raconter comment elle a fondé avec Gérard Mortier « Jeunesse et Opéra », une œuvre de jeunesse pour impliquer davantage les jeunes dans la scène lyrique. De nombreux mélomanes la connaissent par des articles dans le journal et des commentaires sur Klara. Et oui, elle n’a jamais mâché ses mots. Elle écrivait son opinion librement et avec audace, ce qui n’était pas toujours bien vu par les intendants d’opéra. Lorsque son journal, De Standaard, a mené une opération de rajeunissement en 2004, elle a failli être contrainte de se retirer. Et c’était difficile pour elle et elle ne l’a pas caché. Mais bien sûr, elle a continué à écrire pour les médias dans son pays et à l’étranger. Parce qu’Erna allait à l’opéra dans toute l’Europe. Avec sa grande taille, elle était non seulement une figure frappante mais aussi populaire et appréciée. J’ai appris à la connaître personnellement lorsque je suis devenu membre puis secrétaire de l’Union de la presse musicale belge. Cette association, fondée en 1953, décerne chaque année ses prix Caecilia pour les meilleures productions de CD de l’année écoulée et chaque année également le Prix du Jeune Musicien de l’Année. Erna en est devenue la présidente en 1990 et, sous sa direction, l’association a connu son apogée. La remise de ces prix était toujours une affaire festive et elle a même réussi à faire en sorte que Cecilia Bartoli soit l’invitée de l’un de ces événements qui se sont déroulés dans les prestigieux bâtiments de la Royale Belge, du Gemeentekrediet, de Bozar, de Flagey et de la Monnaie. Elle est restée présidente jusqu’en 2006, puis bien sûr présidente d’honneur. Mais elle venait tout de même ponctuellement aux Assemblées Générales de l’Association. Plus récemment, en janvier, elle a conduit sa voiture le soir de Gand à cette « Bruxelles animée » et à ce « parking difficile » de Flagey pour assister à notre assemblée générale. Comme toujours, elle commente avec audace l’état des choses dans le monde de l’opéra. Et oui, elle ne comprenait pas vraiment les critiques qui, selon elle, accordaient trop d’attention à la mise en scène et à la mise en scène et trop peu à la qualité des voix et de la musique. Et Erna aurait certainement critiqué la dernière initiative de la Monnaie visant à rendre l’opéra plus accessible aux jeunes en divisant une production de la Monnaie (Tosca) en 403 petits morceaux pour la plateforme numérique jeunesse TikTok. Mais avouez-le, tout sera différent, même une vie sans Erna Metdepenninghen.
— Roger Creyf, secrétaire de l’ Union de la presse musicale belge